Guerre en Ukraine: la Russie après le «oui mais» de Poutine

Après le « oui mais » de Vladimir Poutine, le couvercle s’est refermé sur les discussions entre les États-Unis et la Russie. Rien n’a filtré des échanges avec l’envoyé spécial américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, visiblement toujours en charge des relations avec la Russie.

Moscou, le 13 mars 2025: conférence de presse conjointe des présidents biélorusse et russe : Alexandre Loukashenko et Vladimir Poutine.

Moscou, le 13 mars 2025: conférence de presse conjointe des présidents biélorusse et russe : Alexandre Loukashenko et Vladimir Poutine. © REUTERS – Maxim Shemetov

Signe du verrouillage de la porte de ces discussions, on n’a vu aucune image de Steve Witkoff, si ce n’est, hier jeudi, un ballet de voiture aux vitres teintées venant de l’aéroport de Vnukovo et présenté comme étant son convoi. Et ce vendredi matin, les médias russes ne sont pas d’accord entre eux : certains disent qu’il est déjà reparti, tandis que d’autres assurent qu’il est encore à Moscou.

Les médias russes sont aussi les seuls à relever une brève de la part du média américain CBS : un « off » tombé tard dans la nuit hier soir qui affirme que l’administration Trump s’apprêterait à imposer des sanctions supplémentaires à la Russie. Plus précisément à son secteur énergétique et bancaire… Cette mini info qu’aucun autre média a relevé figure à la Une d’un article du très légitimiste et très lu Moskvoski Komsomolets. C’est dire si, à Moscou, on pèse et soupèse chaque battement de cils aux États-Unis et on ménage, tout comme le sommet du pouvoir, Donald Trump.

On continue en revanche – c’est un classique – à appuyer sur les divisions occidentales. C’est évidemment encore plus fort et plus dur en cette période de très forte tension avec les Européens. Cible numéro 1 ce matin d’un article dans la Komsomlskaya pravdales Européens et surtout – c’est le titre – « le roi Macron et la dame Von der Leyen ». Ils sont présentés sous forme d’un jeu de cartes. « Les politiciens européens continuent à jouer un jeu dangereux avec l’Ukraine », peut-on lire dans ce journal proche du pouvoir, qui y distribue les bons et les mauvais points, les meilleurs étant évidemment pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban. La tonalité générale des médias russes sur ce premier épisode important reste à la prudence et le premier titre —  abondamment développé – reste la reconquête en cours de la région de Koursk. Rien de décisif ne bougera en Russie tant qu’elle ne sera pas achevée.

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